La loi de programmation militaire 2019-2025 a pour objectif de garantir la sécurité, la protection et la défense de notre nation. C'est le sens de l'article 1er.
Cette projection doit assurer à la France les moyens de sa défense face à des menaces intensifiées, diversifiées et durables. Cet outil doit permettre à nos armées de faire face aux conflits divers, d'assurer la protection de la nation et de permettre à la France de pouvoir affronter l'ensemble des défis auxquels elle se trouve confrontée au regard de la persistance du risque terroriste, le terrorisme djihadiste restant la menace la plus immédiate et la plus prégnante. Un environnement par ailleurs marqué par le retour des politiques de puissance ainsi que par l'affaiblissement de l'ordre international rend le contexte stratégique durablement instable et incertain.
Les prévisions programmées, les projections doivent être sincères. Depuis 2014, les armées doivent faire face à un dépassement de 30 % de leurs contrats opérationnels. La Cour des comptes relevait elle-même, dans son référé du 19 juillet 2017 portant sur la loi de programmation militaire 2014-2019 et les perspectives de la mission « Défense » l'« absence de cohérence entre ambitions et moyens ». Cette situation a conduit à des difficultés d'exécution de la LPM 2014-2019, ce qui n'est pas admissible.
Des incertitudes budgétaires ne peuvent continuer, comme c'est le cas depuis plusieurs années, de peser sur le budget de la défense. Des recettes exceptionnelles, dont la réalisation dans le temps n'est pas certaine, ne peuvent être retenues, pas plus que ne peuvent être admises des décisions amputant, comme on l'a vu au cours de l'été 2017, le budget des armées de 850 millions d'euros.
Je souhaite de tout coeur que ce projet de programmation militaire présente des moyens en adéquation avec les objectifs fixés à l'article 1er. Le sujet est par trop important.