Je m'écrierai, à propos du présent projet de loi de programmation militaire, et plus particulièrement de son article 2 : « Enfin ! » et « Et pourtant ! ».
Enfin, on cesse de désarmer notre pays, alors que les difficultés et les dangers s'accumulent ; cela faisait deux décennies et demie que nous les laissions monter sans nous armer. Et pourtant, une loi de programmation militaire ne suffira pas pour mettre notre défense à niveau, après les abandons précédents.
Toutefois, cette LPM inverse la tendance. Elle donne des moyens, elle permet sans doute de réparer et, parfois, de préparer l'avenir, quoiqu'insuffisamment – et je veux alerter l'ensemble de la représentation nationale sur ce point, comme j'ai déjà eu l'occasion de vous alerter, madame la ministre.
D'abord, s'agissant des études en amont, tout progrès que nous pourrions faire serait utile pour mieux définir le prochain projet de loi de programmation militaire – c'est l'objet même de ces études.
Quelques matières doivent ensuite retenir plus particulièrement notre attention. Le numérique va avoir une importance croissante dans le domaine de la défense, y compris dans ses aspects non-militaires ; nos sociétés restent fragiles face à cette évolution. En matière spatiale, le progrès est indispensable – vous avez d'ailleurs procédé au remplacement quasi-général de nos équipements. Il y a aussi, à mes yeux, urgence à rompre avec une sorte de dogme en matière de porte-avions, selon lequel il vaudrait mieux avoir un porte-avions à propulsion nucléaire plutôt que deux porte-avions à propulsion nucléaire ou classique. Alors que les dangers et les menaces sur nos voies de communication se multiplient, il me paraît indispensable de soulever la question de la permanence à la mer.
Autre question particulièrement importante et complexe : la définition de ce que sera notre nouvel avion de combat.