Cela n'est pas nouveau. Ce débat est aussi vieux que l'OTAN et l'indépendantisme français. On ne trouve donc rien de nouveau dans cette discussion, à cette différence près que, depuis cette date, une nouvelle étape a été franchie, qui nous a intégrés dans le commandement militaire.
Cela n'est pas sans conséquence. Ne croyez pas, chers collègues, que l'on nous attendait pour nous acclamer. Cela signifie, ce que rappellent sans cesse et à chaque occasion nos amis allemands, que nous acceptons d'être intégrés dans un dispositif de défense où il n'y a de défense européenne que dans le cadre de l'OTAN.
Dès lors, faites-nous la grâce de nous expliquer comment vous conciliez, d'une part, la stratégie de la dissuasion, qui dit, entre autres, que l'Europe ne sera nulle part un théâtre de petite guerre et, d'autre part, l'appartenance à une organisation militaire, qui établit des batteries de défense antimissile en Pologne et qui, de ce fait, nous implique, le cas échéant, dans un conflit dont nous disons, nous, que nous ne voudrons jamais si nous n'avons pas disposé de nous-mêmes. C'est une première contradiction.
J'ajoute qu'il y a un très grand angélisme à croire à une Europe de la défense indépendante, telle que nous, les Français, la voyons. Pas du tout ! Il s'agit d'acheter des armes sur étagère aux États-Unis d'Amérique. C'est de cette manière que ceux-ci conçoivent leur alliance. Tout le monde le dit, tout le monde le fait, et il n'est pas question que cela change.
J'achève en vous invitant à faire le bilan de cette alliance. Qu'a-t-elle apporté de si particulier ? Parlons-en !
Quel est le bilan de notre participation au conflit en Afghanistan où, comme chacun se le rappelle d'heureuse mémoire, nous sommes allés libérer les femmes qui y étaient opprimées et établir la démocratie pure et parfaite à laquelle nous aspirons tous ? Quel est le bilan de ces millions et millions d'euros dépensés, de ces matériels détruits, de ces années de guerre que nous avons conduite ? Qui a gagné à la fin ? Pas nous !
Continuons ! Quel est le bilan de l'intervention de l'OTAN appuyant nos armes en Libye, alors que nous n'avions pas de mandat pour bombarder tout le pays, mais uniquement un mandat pour une zone d'exclusion aérienne ? C'est l'OTAN qui est venue derrière, afin d'assurer les bombardements. Quel est le bilan, aujourd'hui, de notre intervention en Libye ?
Vous voyez bien, mes chers collègues ! J'admets que l'on soit partisan de l'alliance avec l'OTAN, mais alors, il faut en assumer toutes les conséquences et il faut avoir le courage de le dire devant la représentation nationale. C'est la raison pour laquelle, moi, je n'en veux pas !