Il est vrai que les 2 % poussent à s'interroger. Je commence à mieux comprendre : ce n'est pas l'OTAN qui a demandé à la France de consacrer 2 % du PIB à la défense ; la France faisant partie du commandement intégré de l'OTAN, il faudrait plutôt dire qu'au sein de l'OTAN, la France et les autres membres ont décidé de porter leur budget militaire à 2 % au minimum du PIB. Il ne s'agit donc pas nécessairement de subir un diktat, mais de l'accompagner : d'en être partie prenante, voire, étant minoritaire, de devoir néanmoins appliquer cette proportion que l'on aurait pu contester au sein de l'Organisation.
Une question reste posée, à laquelle vous ne répondez pas. La Turquie appartient à l'OTAN. Comment se fait-il que nous acceptions d'y siéger au côté d'un pays capable de massacrer une partie d'un peuple qui, dans la guerre, a été notre allié contre notre ennemi ? Comment se fait-il qu'il n'y ait pas un mot de la France, au sein du commandement intégré de l'OTAN, pour dire que cela ne peut pas durer ainsi ? Pourquoi ce silence ? Pour l'instant, nous n'avons obtenu aucune réponse à cette question ; peut-être allez-vous nous en donner ce soir, madame la ministre.