Cet amendement est plus restrictif que les autres amendements en discussion commune. Au moment de nous fixer des objectifs, nous devons tenir compte de la situation de la Turquie, qui est théoriquement notre alliée dans le cadre de l'OTAN. Or les membres de l'OTAN sont censés défendre un certain nombre de principes, notamment démocratiques, que la Turquie ne défend plus depuis longtemps. De la même manière, les membres de l'OTAN sont censés s'entraider lorsqu'il s'agit de combattre un ennemi commun, par exemple Daech.
Nous avons soutenu, équipé, armé nos alliés kurdes, et les États-Unis en ont fait de même. Dans l'OTAN, on n'est pas censé tolérer que des alliés massacrent d'autres alliés ! D'une façon plus générale, l'évolution du pouvoir turc, tant au regard de sa relation trouble avec Daech ces dernières années que de ses agissements intérieurs qui conduisent l'ONU à dénoncer la violation des droits fondamentaux de centaines de milliers de personnes en Turquie, nécessite d'ouvrir le débat.
En tout état de cause, nous devons nous interroger, dans ce document, sur la faille que représente la Turquie dans le dispositif de défense auquel nous appartenons. Ne pas le faire serait une erreur, ce serait fuir le débat. On peut ne pas aimer le monde qui vient, il n'en reste pas moins devant nous. La Turquie, malheureusement, est déjà face à nous.