Madame la ministre, je profite de la discussion de cet article 5, qui programme l'évolution des effectifs des armées sur la période, pour vous interroger sur une initiative que vous avez prise récemment.
En effet, vous avez annoncé vendredi dernier la création d'une agence pour l'innovation de la défense. Forte de cinquante spécialistes, dotée d'un budget d'une centaine de millions d'euros, elle se consacrerait à l'intégration de l'intelligence artificielle dans nos capacités militaires.
Pourquoi créer une agence chargée de concevoir les capacités militaires de l'avenir, celles qui nous permettront de vaincre sur les champs de bataille de demain, alors que vous disposez déjà de la direction générale de l'armement ? La DGA est le maître d'oeuvre respecté de nos programmes d'armement depuis plus de quarante ans ; elle a su concevoir, piloter et mettre en oeuvre tous les grands programmes depuis sa création, malgré les difficultés budgétaires et les contraintes que l'on connaît.
Constamment force de proposition, elle a su s'adapter aux ruptures techniques et à l'évolution de ses missions. La création récente de « DGA Lab », dont l'objectif est d'être un espace d'expérimentation et de démonstration de briques technologiques innovantes, illustre à quel point elle s'attache à rester dans la course.
Pourquoi donc, madame la ministre, diviser les effectifs et les crédits de l'innovation ? Pourquoi ne pas plutôt étendre les attributions et les moyens du centre de la DGA « Maîtrise de l'information » de Bruz ? Est-il pertinent de diviser nos capacités de recherche ?