Cet article prend comme prétexte des difficultés de recrutement pour enfoncer un coin supplémentaire dans les statuts de la fonction publique. On sait très bien qu'une expérimentation a vocation à être généralisée. D'ailleurs, alors que le dispositif prévoyait initialement 20 % de dérogations, en dix minutes de commission, le pourcentage est passé à 30 % et le champ des postes concernés a été élargi : c'est bien la confirmation de la volonté d'élargir l'expérimentation avant même que son bien-fondé n'ait pu être vérifié.
La disparition des concours pose un véritable problème démocratique, puisque l'accès aux emplois de l'État se fera de moins en moins sur des critères objectifs vérifiables et éventuellement contestables. Aujourd'hui, le concours est le mode de recrutement privilégié pour oeuvrer à l'égalité républicaine.
De plus, cette expérimentation augmentera la rotation du personnel, ce qui est un problème tant du point de vue de la continuité de l'action de l'État et de la conduite des projets que de celui de la sécurité, puisque le nombre des nouveaux agents dont le profil devra être vérifié croîtra tandis que les services compétents affectés à cette tâche ne travailleront pas à d'autres tâches.
Pour toutes ces raisons, nous ne voterons pas cet article qui a toutes les caractéristiques de la fausse bonne idée.