Intervention de Anne Blanc

Réunion du mercredi 21 mars 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Blanc, rapporteure :

Il est des rapports plus faciles à défendre que d'autres ; celui-ci semble a priori bénéficier d'une éclatante unanimité…

Parmi les points communs aux interventions que nous venons d'entendre, il y a d'abord la volonté, largement partagée, de faire en sorte que la future commission d'enquête n'ait pas pour objet de stigmatiser l'industrie agroalimentaire, car rien ne le justifie : nous avons tous, sur nos territoires, des productions agroalimentaires reconnues pour leur qualité et qui répondent à des normes très strictes – nous devrons être très vigilants sur ce point afin de ne pas mettre en difficulté des entreprises qui ne le méritent pas.

M. Daniel Fasquelle a évoqué l'éthique des entreprises du secteur de l'agroalimentaire, et la nécessité d'aborder ce dossier en nous plaçant au moins au niveau européen. Je n'ai pas en tête ce que représente la production française et européenne en pourcentage de la consommation alimentaire dans notre pays, mais il me paraît évident que la commission d'enquête devra mener ses réflexions en gardant un oeil sur le droit européen et les normes européennes afin d'éviter tout risque de contradiction ou de surtransposition.

Nous devrons aussi nous montrer extrêmement attentifs au contenu du projet de loi sur l'agriculture que nous examinerons prochainement, dont bon nombre de dispositions ne sont pas sans rapport avec les sujets sur lesquels la commission d'enquête sera amenée à travailler.

M. Richard Ramos a évoqué le sujet récurrent du lien entre consommation et prix. La nécessité de faire oeuvre d'éducation et de pédagogie dès le plus jeune âge me paraît évidente. De nombreux tests réalisés dans notre pays, avec un panier moyen similaire, ont montré qu'une famille, à dépense comparable, peut acheter du qualitatif comme du très peu qualitatif ; le prix n'est pas forcément la seule raison de la sous-consommation de produits de qualité.

Vous avez été nombreux à évoquer la problématique de l'étiquetage. Le Nutri-Score repose sur le principe du volontariat ; il faudrait le rendre plus contraignant, plus lisible. Dimanche soir est passée à la télévision une émission sur le caramel, montrant que des produits prétendument de qualité sont en fait les produits les plus raffinés et les moins qualitatifs. L'étiquetage laisse penser qu'il s'agit d'un produit authentique, presque fait main, et c'est en fait un produit très industrialisé qui contient des composants sanitairement peu recommandables. Cette problématique de l'étiquetage devra, me semble-t-il, être un des sujets à étudier par la commission d'enquête.

Dans le même ordre d'idées, M. Dominique Potier a évoqué les risques liés au Mercosur. Là aussi, la pédagogie et l'étiquetage peuvent inciter nos concitoyens à privilégier les produits de circuits courts, la consommation locale, le marché non concurrentiel, qui permettent à nos agriculteurs de vivre de leur activité.

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