La représentation des usagers et la nécessité de s'assurer de leur confiance dans l'ensemble du système, font partie, comme vous l'avez vu, des enjeux que j'ai évoqués dans mon propos introductif. C'est absolument fondamental : il est scientifiquement prouvé que les patients font plus confiance au système lorsqu'ils sont davantage associés et qu'ils adhèrent mieux aux choix thérapeutiques auxquels ils participent, ce qui est normal. Cela influe ensuite sur les comportements, notamment en matière d'observance, mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
J'ai fait état, tout à l'heure, des pratiques de la commission de la transparence en ce qui concerne les médicaments : elle consulte systématiquement les associations de patients, dont les avis sont pris en considération. Ils font l'objet de discussions en séance afin que l'on puisse prendre en compte l'impact sur la qualité de vie, dont seuls les patients peuvent parler : il faut entendre leur point de vue sur les médicaments. C'est une initiative très heureuse de la Haute Autorité de santé, qui peut d'ailleurs constituer une source d'innovation dans d'autres domaines que les produits de santé.
Cela vaut pour l'ensemble des patients, y compris les personnages âgées – vous l'avez dit, c'est un enjeu majeur. Il existe des dispositifs permettant de faciliter la prise en compte de leur point de vue, mais on doit encore renforcer notre action dans ce domaine. C'est particulièrement fondamental dans le secteur médico-social, car on y vit, à la différence du secteur hospitalier, ce qui renforce l'enjeu. Un certain nombre de dispositions, très importantes, ont ainsi été adoptées afin de s'assurer de l'association des résidents des EHPAD. La HAS a engagé récemment cette démarche et elle doit la développer davantage : c'est une conviction absolue pour moi. Nous devons le faire aussi en ce qui concerne les produits de santé et les recommandations de bonnes pratiques.
Il y a en effet une question de programmation des travaux qui se pose, et peut-être aussi d'accélération pour certains d'entre eux. L'équilibre est difficile : on doit préserver la légitimité et la qualité des travaux, en respectant les conditions très particulières qui sont exigées par les règles de déontologie, lesquelles doivent s'appliquer, tout en regardant comment on peut accélérer certains travaux et mieux les prioriser. J'ai dit tout à l'heure ce que je pense du programme de travail actuel, ou en tout cas des évolutions que nous pourrions introduire. Elles me semblent très importantes pour permettre d'actualiser régulièrement les recommandations qui ont besoin de l'être. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais il me semble indispensable qu'une réflexion ait lieu au sein de la Haute Autorité. Nous devons peut-être mieux prioriser et rendre plus stratégique le programme de travail, c'est-à-dire faire des choix pour gagner en rapidité sur certains sujets. C'est ma conviction.