Chers collègues, nous recevons aujourd'hui Christophe Lecourtier, directeur général de Business-France depuis le mois de septembre dernier, accompagné de MM. Antoine Gambard, directeur adjoint des investissements, et François Raffray, directeur des relations institutionnelles.
Votre expérience administrative dans le domaine des relations commerciales internationales, monsieur le directeur général, est riche. Vous avez commencé votre carrière au sein de la direction des Relations économiques extérieures (DREE), avant qu'elle ne soit absorbée par la direction du Trésor. Vous avez également travaillé dans plusieurs cabinets ministériels : au ministère de l'agriculture et au cabinet de Mme Christine Lagarde, alors ministre de l'économie et des finances. Vous avez également été directeur général d'Ubifrance, agence chargée de soutenir nos entreprises exportatrices, ambassadeur en Australie et, plus brièvement, en Serbie. Évidemment, votre témoignage nous éclairera sur l'attractivité de la France. Nous ne reviendrons pas en détail sur la situation de notre commerce extérieur, dont le déficit bat chaque année des records, notamment pour ce qui concerne les industries manufacturières !
Nous souhaitons évidemment savoir quel regard vous portez sur l'attractivité de notre pays. Partagez-vous l'analyse plutôt positive de certains observateurs selon lesquels elle se redresse depuis 2016 ? Je songe notamment au Baromètre annuel sur l'attractivité de la France et au classement établis par EY, anciennement Ernst & Young. Comme vous-même, à Busines France, dressez un état des lieux, j'aimerais connaître vos conclusions sur l'année 2017. Quels progrès ont été réalisés ? Quels secteurs vous paraissent les plus prometteurs ? Quels atouts faut-il mettre en valeur pour promouvoir l'attractivité de notre pays ? Quels sont les handicaps les plus persistants ?
Par ailleurs, je suis toujours gêné lorsqu'on évoque le montant global des investissements étrangers en France, car il y a « un peu à boire et à manger » Quand Disney décide d'investir 2 milliards d'euros, c'est évidemment de la création nette d'activité. En revanche, le rachat pour 12,5 milliards d'euros de la branche « Énergie » d'Alstom ne me paraît pas positif, j'y vois plutôt une opération de croissance externe visant à réduire un adversaire ou à éliminer un concurrent. Une distinction est-elle faite, sur le plan statistique, entre ces différents types d'investissement ?
Votre point de vue sur le contrôle des investissements étrangers nous intéresse également beaucoup. Le débat n'est pas purement franco-français. Le Président de la République lui-même a souhaité que l'Europe se dote de règles en la matière ; un projet de règlement européen est en cours d'élaboration et la question est largement débattue aux États-Unis ; de leur côté, les Allemands ont renforcé leur dispositif. Il s'agit de parvenir à un équilibre entre l'attractivité d'un pays et le contrôle des investissements dans les secteurs qu'il peut légitimement considérer comme les plus stratégiques, la notion de secteur stratégique elle-même méritant peut-être d'être précisée ?
Avant de vous laisser la parole, conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, de bien vouloir prêter serment.