C'est l'un des drames du capitalisme français. Il n'y a plus de capital français dans l'industrie. On trouve encore deux ou trois entreprises avec du capital familial, comme Eramet. Bouygues détenait 30 % du capital dans Alstom, ce qui est rarement le cas des entreprises du CAC 40. Des entrepreneurs individuels sont encore derrière des entreprises récentes, dans le luxe ou les télécoms.
Dans le cas de PSA, la famille avait disparu. Pour Renault, l'État est l'actionnaire de référence de Renault. Dans le cas d'Airbus, les États français et allemand sont descendus au capital ; ils conservent des golden shares sur des sujets de souveraineté, mais ils ne sont plus les actionnaires de référence. Dans l'industrie aéronautique, Dassault continue de jouer un rôle important ; il détient plus de 20 % de Thales et est présent sur toute la chaîne de valeur de l'industrie de défense. L'État n'est plus présent dans Safran.
Si l'État est convoqué sur tous ces sujets, c'est pour une raison très simple : il n'y a pas d'autre actionnaire. On le retrouve dans tous les secteurs – énergie, automobile, défense. La question s'est posée pour Alstom et on lui a prêté des actions. La raison est toujours la même : il n'y a pas d'actionnaire français pour ce type d'activités industrielles.