Intervention de Olivier Marleix

Réunion du jeudi 15 mars 2018 à 16h00
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix, président :

Mes chers collègues, nous recevons M. Nicolas Lioliakis et M. Laurent Dumarest, Partners au cabinet A.T. Kearney.

Notre commission d'enquête a tenu à vous entendre en raison du rapport fait par votre cabinet, à la demande de l'Agence des participations de l'État (APE), sur la situation d'Alstom. Il s'agissait plus particulièrement d'envisager l'hypothèse du retrait de l'actionnaire de référence, à savoir Bouygues, et qui l'est toujours aujourd'hui dans ce qui reste d'Alstom.

Ce rapport a été livré au mois de décembre 2012 et nous avons appris ce matin qu'il avait été commandé à l'automne 2012, ce que vous nous préciserez.

Nous souhaitons avoir quelques éléments sur la commande qui vous a été passée. Nous avons découvert en effet l'existence de votre mission lors de l'audition de M. David Azéma. Arnaud Montebourg, alors ministre chargé de l'économie, c'est-à-dire le patron de M. Azéma, n'en avait pas eu connaissance, quant à lui. Vous comprendrez que cela suscite quelques interrogations de notre part.

Vous nous indiquerez donc qui vous a passé commande, à qui vous avez précisément remis ce rapport et quels ont été vos interlocuteurs. Avez-vous travaillé avec Alstom, avec l'actionnaire de référence ; le coeur du sujet étant le désengagement de l'actionnaire de référence ? Avez-vous travaillé également avec la banque conseil de cet actionnaire de référence, en l'occurrence la banque Rothschild ?

Ensuite, nous souhaiterions connaître les tenants et les aboutissants de votre réflexion qui est très orientée sur l'emploi, ce qui est intéressant. Avez-vous reçu une commande sur ce point particulier ?

Vos conclusions soulignent la pertinence de la solution de rapprochement avec General Electric (GE) et l'intérêt de la solution Mitsubishi, mais montre la fragilité de la capacité financière de ce dernier à porter l'opération. Contrairement à ce qui a été dit, votre rapport et celui du cabinet Roland Berger sur le même sujet ne sont pas en totale contradiction.

Pour l'anecdote je note, qu'à l'époque, vous aviez encore à l'esprit la solution avec Areva, champion français intégré du nucléaire, ce qui montre que votre travail est désormais un peu daté.

Il est intéressant de regarder vos conclusions en matière d'impact sur l'emploi puisqu'elles nous donnent des informations que nous n'avons pas encore forcément sur le rapprochement entre Alstom « Transport » et Siemens « Transport ». À l'époque, vous penchiez davantage pour l'option General Electric que pour Siemens, en raison des impacts sur l'emploi dans le scénario qui aurait impliqué Siemens.

Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance le 17 novembre 1958, je dois maintenant vous demander de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité.

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