Le barrage de Vouglans, nous le montrons bien, est vraiment surveillé comme le lait sur le feu : c'est le plus surveillé de France. Des ingénieurs de très gros calibre, au sein de l'appareil d'État, en assurent le suivi depuis de nombreuses années, que ce soit le Centre national du machinisme agricole du génie rural, des eaux et des forêts (CEMAGREF) ou le bureau central d'études et d'expertise des barrages, et avec la plus grande attention. C'est ce qui a permis de le renforcer depuis cinquante ans qu'il a été mis en eau. En quelques mots, le pied du barrage pousse vers l'aval et, d'autre part, il y a un souci de drainage. Or ces barrages en voûte de très grandes dimensions comme celui-ci nécessitent un drainage en sous-sol très performant. Or les caractéristiques physico-chimiques du sous-sol affectent ce drainage, au point qu'il a fallu poser des piézomètres.
Nous n'ignorons donc pas que des études sont menées et des travaux réalisés mais, encore une fois, en matière de sécurité civile – vous avez eu l'amabilité de préciser que j'en étais spécialiste – on indexe toujours la réponse opérationnelle à la dangerosité du risque. C'est le principe même de la sécurité civile. Or, en tant que journalistes enquêteurs, nous avons essayé de comprendre quelle était la nature de ce risque et quel danger il pouvait nous faire courir.