Nous devons sortir de cette logique binaire qui veut que, lorsqu'une personne ne peut plus continuer à vivre à domicile, l'unique solution réside dans son placement en EHPAD. Il faut au contraire s'appuyer sur la diversité des moyens existants et encourager, par exemple, l'hébergement temporaire ou l'accueil de jour.
Ces dispositifs permettent d'accompagner la personne en perte d'autonomie une ou plusieurs journées par semaine, tout en lui donnant la possibilité de continuer à vivre à domicile. L'objectif est véritablement de retarder son entrée définitive en établissement.
L'hébergement temporaire comme l'accueil de jour représentent également des solutions de répit pour les proches aidants, qui peuvent bénéficier de ce temps pour se reposer et préserver ainsi leur propre santé.
L'accueil temporaire de la personne âgée dépendante peut se faire en EHPAD mais également chez des accueillants familiaux, grâce à un dispositif encore méconnu et peu développé en France, en dépit des récentes améliorations juridiques apportées par la loi ASV. Mais, malgré des avantages non négligeables, ces dispositifs d'accueil restent peu développés. Fin 2015, seuls 4 % en effet des résidents en EHPAD étaient accueillis en hébergement temporaire ou en accueil de jour. L'évolution de ce chiffre est encourageante, puisqu'il est en augmentation sur les dernières années, mais il demeure faible au regard du nombre de personnes dépendantes en France.
Il nous appartient donc d'encourager le déploiement de ces deux dispositifs. Le développement des offres d'accueil sur le territoire est le fruit d'un travail concerté entre l'Agence régionale de santé et le département. L'ARS peut labelliser les nouveaux accueils de jour que constituent les Pôles d'activités et de soins adaptés – PASA – et les Unités d'hébergement renforcées – UHR. Les plans régionaux de santé seront arrêtés cet été : les départements sont donc dans l'attente de visibilité sur les programmes qui seront engagés pour développer l'accueil de jour et l'hébergement temporaire.
Madame la ministre, entendez-vous inciter les ARS à labelliser davantage de PASA et d'UHR afin de développer l'offre d'hébergement temporaire et d'accueil de jour dans les territoires ?