Mme la ministre des solidarités et de la santé, dans mon département, le Loiret, comme dans la majorité des autres, se faire soigner ressemble trop souvent à un parcours du combattant. Le 13 février dernier, vous avez annoncé, avec le Premier ministre, le lancement des cinq chantiers de la stratégie de transformation du système de santé. Mais rien de cette transformation ne pourra se faire sans les professionnels de santé de demain, les 350 000 étudiants en santé que compte aujourd'hui la France. Or leur bien-être et même leur état de santé sont préoccupants. Hier, le Dr Donata Marra a présenté son rapport sur le bien-être des étudiants en santé : le constat qu'elle dresse n'est plus préoccupant, il est grave. Les signes de souffrance psychique sont nombreux et concordants : plus de 20 % des étudiants consomment des anxiolytiques, plus d'un sur trois traverse des crises d'angoisse, plus de 14 % des étudiants en médecine ont eu des idées suicidaires. Madame la ministre, les étudiants en santé vont mal ; il est urgent d'agir.
On ne s'engage pas, vous le savez bien, dans une formation en santé par hasard ; on s'engage pour l'humain. Cela suppose de revoir en profondeur la formation des professionnels de santé. L'organisation actuelle privilégie une compétition permanente, épuisante et stressante, laissant de côté de nombreux étudiants qui auraient pourtant de réelles qualités de soignants ; elle ne favorise pas non plus l'exercice futur de la coopération entre les différents professionnels de santé, ne permet pas l'adaptation aux innovations naissantes et ne laisse pas assez de place à la prévention. Il faut redonner du sens et la santé a nos étudiants afin qu'ils puissent, à leur tour, prendre soins des patients.
Madame la ministre, quelles réponses concrètes comptez-vous apporter, en lien avec la ministre de l'enseignement supérieur, pour assurer des conditions de formation en santé à la hauteur de notre ambition ?