Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, c'est un fait, la France est la sixième puissance économique mondiale, mais seulement le douzième contributeur en matière d'aide au développement. À la différence de l'Allemagne, du Danemark ou du Royaume-Uni, nous ne consacrons que 0,38 % de notre produit intérieur brut à l'aide au développement. Pour atteindre l'objectif, annoncé par le président Macron, d'attribuer 0,55 % du PIB à cette politique, il faudrait augmenter de l'aide de 1,2 milliard d'euros chaque année les budgets qui lui sont consacrés.
Des solutions existent : augmenter l'assiette de la taxe sur les transactions financières ou en consacrer l'intégralité des bénéfices à l'aide au développement. Mais votre majorité refuse de les appliquer. Par exemple, ne pas affecter 100 % des recettes de la taxe sur les transactions financières à l'aide au développement revient à renoncer à 700 millions d'euros, qui auraient pu permettre à 1 million d'enfants d'accéder à l'école primaire ou à près de 10 millions de personnes d'accéder pendant un an aux services de santé de base.
En réponse, le Président de la République a annoncé travailler à une meilleure efficacité de l'aide, mais cela passe en premier lieu par une rupture avec l'opacité des investissements réalisés par l'Agence française de développement. Comment réclamer plus d'efficacité alors que Proparco, filiale privée de l'AFD, continue d'investir dans des paradis fiscaux, guidée par la rentabilité de ses projets plutôt que par leur impact réel sur l'amélioration des conditions de vie des populations locales ?
Notre aide n'est pas lisible. Si la France ne mène pas une politique volontariste, nous ne voyons pas comment elle pourra répondre aux défis des prochaines années. Monsieur le secrétaire d'État, à quand une taxe sur les transactions financières à la hauteur de ces enjeux, comme l'avait promis le Président de la République ?