Monsieur le secrétaire d'État, alors que l'aide publique au développement constitue un outil central pour la paix et la coopération internationale, ses moyens ont fortement baissé ces dernières années. De 0,38 % du revenu national brut actuellement, elle doit passer à 0,55 % en 2022. Certes, la progression est réelle, mais notre engagement restera en deçà de la norme internationale de 0,7 %. C'est cet objectif que nous devrions nous fixer pour 2022.
En effet, nous faisons face, dès maintenant, à une situation d'urgence, et les 800 millions de personnes vivant encore dans l'extrême pauvreté ne peuvent pas attendre. Or malgré sa volonté affichée, le Président de la République a trébuché dès la première loi de finances de son quinquennat : il a notamment refusé d'élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières, ce qui aurait permis de récolter chaque année plus de 2 milliards d'euros. Entre la bourse et la vie, il faut choisir !
Il ne faut pas attendre pour répondre à ces urgences. L'argent existe pour cela : je pense notamment à la taxe sur les transactions financières – je viens d'en parler – et à la lutte contre l'évasion fiscale, qui coûte, d'après le directeur de l'ONU que j'ai rencontré à Genève, 100 milliards d'euros aux pays en développement. Je pourrai également mentionner les 5 milliards d'euros que la France a décidé de consacrer tous les ans à l'armement nucléaire d'ici à 2025.
Monsieur le secrétaire d'État, lors de la dernière réunion du comité interministériel de la coopération internationale et du développement, une décision forte a été prise : celle de renforcer la composante bilatérale de notre aide. Cette décision suscite des inquiétudes quant à l'engagement de la France dans les actions multilatérales, notamment en matière de santé mondiale, comme la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Monsieur le secrétaire d'État, quelle garantie pouvez-vous nous apporter sur ces questions ?