Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 21h35
Questions sur le programme de privatisations du gouvernement

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Monsieur le député, je partage votre vision. Je voudrais redire à quel point toutes ces opérations, sur lesquelles nous réfléchissons avec le Premier ministre et le Président de la République, répondent à une vision stratégique de long terme. Nous avons le temps : nous le ferons au moment où nous le choisirons ; nous ne le ferons pas sous la pression des marchés ou de qui que ce soit.

Aujourd'hui, l'État s'occupe de tout et de n'importe quoi. Il est présent partout, et personne n'a le courage de remettre en question la place de l'État en France et de se demander quelles sont véritablement ses missions fondamentales. C'est cette logique qui nous a amenés à envisager ces opérations sur Engie, sur ADP ou sur la Française des jeux. Ces décisions sont mûrement réfléchies et obéissent à une vision stratégique de la place respective de l'entreprise et de l'État dans la société française. Je sais votre groupe particulièrement impliqué dans cette réflexion.

Ce n'est même pas la continuité du service public que nous recherchons, mais l'amélioration du service rendu à l'usager. Nous estimons qu'un opérateur privé saura beaucoup mieux que l'État exploiter les activités commerciales des aéroports, qu'il s'agisse des hôtels ou des galeries commerciales. En revanche, pour tout ce qui concerne le transport, le flux aérien, les niveaux de tarifs et celui des redevances, il est impératif de garder un contrôle.

Je sais que votre groupe porte une attention particulière aux autoroutes et aux erreurs commises dans ce domaine. J'ai eu l'occasion d'en discuter très longuement avec François Bayrou il y a quelques jours, et je connais sa légitime préoccupation. Nous y répondrons, car nous ne voulons pas renouveler des erreurs qui pèseront ensuite sur le consommateur et sur le citoyen français. Au contraire, nous voulons préparer l'avenir des Français en gardant un dispositif de régulation efficace et fort aux mains de l'État.

S'agissant de Thales, il n'est pas question de réduire la part de l'État, puisqu'il s'agit d'un actif stratégique : cette entreprise intervient dans un secteur d'activité relevant de la souveraineté nationale, dans lequel l'État a toute sa place.

Enfin, je le répète, s'il devait y avoir cession d'actifs, le produit sera affecté principalement au financement de l'innovation de rupture.

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