Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 21h35
Questions sur la politique et l'emploi industriels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Madame la présidente, madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, mes chers collègues, la désindustrialisation de nos territoires s'explique tant par la financiarisation de l'économie, destructrice pour l'emploi, l'investissement, les salaires et la formation, que par le recul de l'État stratège et visionnaire, qui anticipe et impulse les dynamiques.

La puissance publique doit jouer un rôle majeur pour développer l'activité industrielle, résolument tournée vers l'avenir, déterminée à renforcer les savoirs et les savoir-faire, respectueuse de la santé de ses salariés et de l'environnement – en un mot, pour développer l'industrie du XXIe siècle.

Or les gouvernements successifs se sont contentés de multiplier les paquets cadeaux sans conditions ni ciblage, au premier rang desquels le CICE – crédit d'impôt compétitivité emploi – , à hauteur de 20 milliards d'euros par an, soit davantage que le budget de la solidarité et de l'insertion, celui de la cohésion des territoires ou celui de la sécurité. Ces 20 milliards n'ont eu aucune efficacité !

Pourtant, le Gouvernement a décidé de sacraliser ce mécanisme par le biais d'une baisse pérenne des cotisations patronales dès 2019, amputant d'autant le budget potentiel de la protection sociale.

Quant au crédit d'impôt recherche, son montant annuel s'élève à 5,5 milliards d'euros, censés financer la recherche. Il constitue en fait, pour les grandes multinationales, une formidable opportunité d'optimisation fiscale. Nestlé-Galderma a perçu à ce titre 23 millions d'euros en 2016. Pour quel résultat ?

Ces dispositifs sont coûteux et inefficaces. Ils gaspillent l'argent public. Pourquoi ne pas agir résolument de façon ciblée, par exemple en faveur des PME, avec des aides appropriées ? Pourquoi ne pas peser sur les choix de gestion, contre le recours massif à la sous-traitance par exemple, division du travail critiquable à bien des égards ?

Pourquoi ne pas créer des fonds en faveur de l'emploi et de la formation permettant de faire face aux enjeux de qualification dont l'importance croît dans l'industrie ? Pouvez-vous, madame la secrétaire d'État, préciser les véritables intentions du Gouvernement en la matière ?

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