Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 21h35
Questions sur la politique et l'emploi industriels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Madame la secrétaire d'État, Coca-Cola est peut-être la multinationale la plus connue au monde – et l'une des plus puissantes. Coca-Cola France a réalisé 69 millions d'euros de bénéfices en 2017, et pourtant décidé de supprimer 128 emplois en France, dont 44 dans les Bouches-du-Rhône. La charge de travail, elle, n'a pas diminué, alors même que la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, la DIRECCTE, s'est inquiétée des conditions de travail.

Cette décision, pour laquelle des procédures semblent n'avoir pas été respectées, est donc injustifiable, et la liberté d'entreprendre – qui m'a été opposée – s'apparente ici à la liberté arbitraire de licencier en paix. Ce n'est pas l'idée que je me fais d'un État de droit qui protège celles et ceux qui travaillent.

La situation est sensiblement identique à Sophia-Antipolis, où l'entreprise Nestlé, qui n'est pas beaucoup moins connue ni beaucoup moins florissante, annonce vouloir supprimer 550 emplois à Galderma en les délocalisant en Suisse. On parle ici du plus grand centre mondial de recherche et développement en dermatologie.

Enfin, j'ai pu rencontrer les salariés de Gemalto, leader de la sécurité informatique, dont l'État est actionnaire et qui – en prévision de son prochain rachat par Thales, dont l'État est aussi actionnaire – prévoit de supprimer 228 emplois, principalement dans la recherche. Le groupe affichait en 2016 un bénéfice de 453 millions et présente pour sa filiale française un déficit douteux pour justifier son plan. Au passage, celle-ci a fait appel à un cabinet de conseil qui se fait fort de développer une « stratégie d'influence » auprès de l'administration et de « neutraliser » les élus et les médias. Je n'ose penser, madame la secrétaire d'État, que vous ayez été neutralisée ! De telles pratiques devraient être punies par la loi.

Il va sans dire que les mesures adoptées cet été par ordonnances encouragent et facilitent ce type de comportements, sur lesquels je souhaiterais connaître votre sentiment. Sur chacun de ces sujets, comment agissez-vous ?

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