Madame la secrétaire d'État, j'avais été particulièrement mécontent de la réponse que vous m'aviez apportée à propos de l'entreprise SAI-Selni située à Revin, lors d'une séance de questions au Gouvernement, il y a quelques mois, dans cet hémicycle.
J'associe à ma question Mme Bérengère Poletti, députée des Ardennes.
En décembre dernier, le ministre Bruno Le Maire affirmait, dans le magazine L'Usine Nouvelle : « Je crois à la France des usines, à l'industrie et au monde ouvrier. » Madame la secrétaire d'État, l'industrie, ce n'est pas seulement Airbus et Thales. L'industrie plus traditionnelle doit également être soutenue, ce qui n'est pas nécessairement le cas aujourd'hui.
Dans les Ardennes, terre à forte tradition industrielle, nous ne voyons malheureusement pas ces beaux résultats que vous mettez en avant. Nous avons le sentiment d'une France industrielle à deux vitesses. Or, pour fabriquer un avion ou un train, il faut toutes ces petites pièces forgées ou coulées, notamment dans le département des Ardennes.
L'industrie française, ce sont aussi toutes ces PME de 10 à 200 salariés, qui sont inquiètes. Combien d'emplois industriels ont été perdus dans la vallée de la Meuse, à Revin, à Givet ou à Bogny-sur-Meuse ? Depuis que je suis élu, je vous ai alerté à plusieurs reprises sur les situations dramatiques vécues par des salariés ou anciens salariés d'Ardennes Forges à Nouzonville ou de la SAI-Selni à Revin. Le secteur est en grande difficulté, en raison de la concurrence chinoise ou est-européenne, turque ou indienne parfois, et des prix des matières premières.
Par ailleurs, la réglementation applicable aux entreprises dont les installations sont classées est souvent excessive. J'ai rencontré récemment les dirigeants de Tréfimétaux, à Fromelennes, dans la pointe des Ardennes. Ils m'ont fait part des difficultés à venir à la suite du changement de classification de leur entreprise, spécialisée dans la transformation du cuivre. Il semble en effet que le décret no 2017-1595 du 21 novembre 2017 modifiant la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement va induire des contraintes techniques et administratives lourdes pour cette PME.
Comme vous le savez, madame la secrétaire d'État, nos entreprises ont besoin d'une grande stabilité normative pour survivre dans un univers très concurrentiel. C'est la condition sine qua non de leur avenir et, surtout, des emplois qu'elles créent. Que comptez-vous faire concrètement pour faciliter la vie des chefs d'entreprise et des employés de ces industries, qui attendent avec impatience une simplification des normes ?