Madame la secrétaire d'État, êtes-vous prête à la révolution ? Je pose cette question non pas parce que nous sommes dans l'année du cinquantenaire de Mai 68, mais parce que, au-delà des résultats affichés – reprise économique, investissement de nos entreprises, fin de la destruction des emplois industriels – , la France reste un pays de décrochage industriel. Les chiffres sont accablants : perte de 30 % de parts de marché en quinze ans en matière d'exportations de produits industriels ; richesse industrielle deux fois moindre qu'en Allemagne en points de PIB ; différentiel de 73 milliards avec ce pays pour les taxes sur la production, en notre défaveur bien sûr ; retard d'investissement dans la robotique de 40 % par rapport aux pays voisins. Tout cela contribue à placer notre pays bon dernier des membres de la zone euro pour la compétitivité.
Malgré cela, je ne crois pas à la fatalité, ni au déclin. Je crois que notre industrie a de l'avenir, mais encore faut-il l'aider. Alors, je le répète, madame la secrétaire d'État : êtes-vous prête à la révolution, à la quatrième révolution industrielle ? Celle de l'industrie du futur ; celle de l'usine agile ; celle du numérique ; celle des nouvelles méthodes de production ; celle des dynamiques de territoire, à l'image de ce qui se fait dans ma circonscription, à Saint-Quentin, où nous nous battons depuis 2013, avec Xavier Bertrand et Frédérique Macarez, maire de la ville, pour faire reconnaître la robonumérique comme stratégie de développement innovante. Il nous faut accepter la transformation de l'économie et nous l'approprier.
Derrière un robot industriel se cachent au moins trois emplois : celui de la personne qui conçoit le robot, celui de la personne qui l'installe et celui de la personne qui l'utilise. Madame la secrétaire d'État, y aura-t-il une industrie française de la robonumérique ou serons-nous condamnés à voir, dans nos usines, du made in Germany ou du made in Korea ? Êtes-vous prête, madame la secrétaire d'État, à accélérer la conversion de notre industrie en soutenant ma proposition de réintroduire un dispositif de suramortissement en faveur de l'investissement dans le numérique et dans la robotique, afin de lancer la quatrième révolution industrielle ?