Quelle étrange histoire que celle-ci : cinquante-six ans plus tard, la guerre d'Algérie ne semble pas encore achevée, du moins dans le rapport mémoriel que nous entretenons avec cet événement, puisque nous en sommes en débattre du statut de ceux qui ont risqué leur vie.
Nous sommes tous d'accord pour reconnaître l'importance du sujet : l'engagement de Français, souvent des appelés, qui, quelle que soit leur volonté, leur opinion, furent amenés, du 2 juillet 1962 au 1er juillet 1964, à se trouver sur le territoire algérien.
Des chiffres ont été donnés : 130 000 soldats furent concernés au début, 50 000 à la fin. Pas moins de 535 soldats français y trouvèrent la mort. Rendez-vous compte : sur vingt-quatre mois, cela représentait près de treize morts par mois, près de trois morts par semaine, un mort tous les deux jours, de 1962 à 1964.
Indéniablement, les soldats français envoyés là-bas risquaient leur vie et le savaient. Je n'insiste pas sur ce fait pour raviver un débat historique autour de l'importance de la date du 19 mars 1962. Nous devons être rassemblés autour de cette date,