Intervention de Jean-Philippe Girard

Réunion du jeudi 29 mars 2018 à 14h20
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Jean-Philippe Girard :

J'ai plusieurs participations dans des sociétés d'économie ou dans des sociétés cotées, mais également plusieurs actions dans l'économie sociale et solidaire, suite à des opérations de crowdfunding.

Il est intéressant de voir ce qui s'est passé ces trois dernières années. Chaque modèle répond à une demande très spécifique. Le crowdfunding met habituellement en jeu de petits projets, qui ont besoin de cash et de soutien. J'ai accompagné plusieurs entreprises. Lorsque les sommes oscillent entre 5 000 euros et 30 000 euros, le dispositif fonctionne plutôt bien. Il rencontre un engouement, les gens s'intéressent à l'entreprise, au dirigeant ou à la dirigeante. Une véritable empathie entoure le projet.

D'un côté, il y a les start-up ; de l'autre, les créations d'entreprises, les reprises et ce volet, nouveau, du crowdfunding, qu'il convient d'intensifier. C'est le premier pas dans l'entreprise, le premier pas vers la création d'un projet d'entreprise, c'est la réalisation d'un rêve, c'est le moyen d'aller au bout d'une idée. Je suis un fervent défenseur du crowdfunding qui répond à ce que nous ne savons plus très bien faire, nous qui finançons des projets plus structurés et de montants plus élevés.

En Côte-d'Or, je me suis positionné aux côtés de Go'Up, qui est un générateur d'entreprises sociales. Dans un premier temps, j'ai voulu comprendre s'il s'agissait d'une économie concurrentielle à l'économie classique. Je me suis aperçu que l'économie sociale et solidaire était en train de trouver sa place, car elle répond à des demandes auxquelles ne pourrait pas répondre une société classique. Actuellement, nous travaillons sur l'intégration de salariés en difficulté dans le secteur du jardinage et de l'enfance, dans une crèche. Nous travaillons sur plusieurs projets, dont une conciergerie solidaire.

À Dijon, un projet de conciergerie ne peut aboutir, parce qu'il n'est pas rentable. En passant par une entreprise solidaire, nous arrivons à financer et à dynamiser ce projet. Le concept de crowdfunding offre une réponse intéressante à l'entreprise et à sa vocation. Mme Neuville l'a dit, il y a une vocation de l'entreprise. Une société cotée diffère d'une société solidaire, qui, elle-même, diffèrera d'une société de financement participatif. Je plaide pour ces différentes strates qui permettent d'aller au bout d'un projet et de trouver des financements originaux.

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