Intervention de Jean-Lou Blachier

Réunion du jeudi 29 mars 2018 à 14h20
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Jean-Lou Blachier :

Si vous le permettez, je vous raconterai une histoire qui m'est arrivée il y a un an lorsque je rédigeais ce rapport sur la réindustrialisation par l'innovation. En visitant l'Institut Lafayette qui a pour particularité de recevoir des étudiants français et américains qui font des recherches dans différents domaines, j'ai rencontré un étudiant américain qui a inventé une pile électrique destinée à durer cent ans. Étonné, j'ai demandé au président de l'Institut si le projet est sérieux. Il m'a répondu qu'il l'était, que les études avaient été réalisées, mais qu'il fallait que ce chercheur trouve une entreprise industrielle pour travailler avec lui. Ce jeune Américain recherchait une entreprise fabriquant des pacemakers, parce que le produit proposé était adapté aux stimulateurs cardiaques en raison de la faiblesse de l'intensité de la pile. Ayant été médiateur des marchés publics pendant trois ans, j'avais été en rapport avec la société, leader européen des pacemakers. J'ai appelé son président, M. Baxter, pour lui demander s'il serait intéressé à rencontrer ce jeune Américain. Il le fut effectivement. Je les ai donc mis en rapport. Cela intéressait d'autant plus M. Baxter que les porteurs de pacemaker ont très peur que les piles s'arrêtent. Aussi, bien avant que les piles soient usées, ils demandent à subir une petite opération chirurgicale qui engendre des traumatismes, des problèmes de coût pour la sécurité sociale… M. Baxter cherchait donc une solution destinée à les rassurer.

Pour résumer, le jeune chercheur américain n'a pas réussi à trouver de financements aux États-Unis, il a trouvé une possibilité de travailler avec une entreprise française. Cela pour dire que les Américains sont parfois frileux. Et M. Baxter est extrêmement content et que sa société oeuvre avec ce jeune chercheur pour réaliser un nouveau produit.

Il convient de réfléchir à la façon de financer le développement de l'entreprise, c'est-à-dire l'aval du projet, mais aussi mettre en rapport le chercheur et l'industriel pour arriver à faire évoluer cette industrie. J'ai eu à connaître de multiples exemples de cette sorte au cours de l'année où j'ai rédigé ce rapport. Il faut arriver à se faire rencontrer le chercheur, l'industriel et le financeur.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.