J'entends beaucoup de choses. On n'est pas dans une brèche d'immigration massive, on est d'abord dans une brèche d'espérance reconstructive. Pour ceux qui s'étonnent de voir des mineurs isolés, j'aimerais citer un passage de l'excellent ouvrage de Boris Cyrulnik, Sauve-toi, la vie t'appelle, publié en 2013 : « Une nuit, j'ai été arrêté par des hommes armés qui entouraient mon lit. Ils venaient me chercher pour me mettre à mort. Mon histoire est née cette nuit-là. » Lorsque l'on est tous les jours confronté à la mort et au désespoir, on ne pense qu'à se sauver pour sauver sa peau, parce que la vie nous appelle ailleurs, loin.