Je veux revenir, madame la ministre, sur votre voeu pieux de faire du développement durable une notion d'avenir. Je suis désolée de vous apprendre qu'il s'agit là d'une notion du passé : née il y a trente ou quarante ans, elle est mise en question aujourd'hui. De fait, tout le monde fait désormais du « développement durable », y compris les extracteurs de pétrole et les entreprises du nucléaire. Cette notion est si large qu'elle permet à chacun de s'en réclamer ; mais ce qui lui manque – et c'est pour cela que vous la préférez à la notion de « planification écologique – , c'est la direction et la visée stratégique ; ce sont les questions du niveau de soutenabilité du développement et de la durée d'exploitation de telle ou telle ressource. Ce sont ces questions que noie votre belle notion de « développement durable », que tout le monde reprend à son compte, et qui ne détermine en rien ce que nous proposons à travers la planification : qui décide ? Dans quel sens développer le réseau ferroviaire, et pourquoi doit-on le préférer au réseau routier ou à l'avion ? Parce que l'État, la collectivité nationale, la société, ont intérêt au développement d'industries écologiquement soutenables et socialement justes, …