Monsieur le Premier ministre, vous le rappeliez à l'instant : samedi dernier, le régime de Bachar el-Assad, soutenu par ses alliés iraniens, a, encore une fois, employé de façon certaine des armes chimiques contre son propre peuple à Douma, assassinant des centaines de civils. Les images du massacre sont insupportables, tant elles heurtent les consciences : des cadavres de familles entassés, des enfants agonisants, brûlés au chlore… Oui, des enfants brûlés au chlore, en 2018 !
En 2012, Barack Obama avait tracé une ligne rouge : l'emploi d'armes chimiques déclencherait automatiquement des représailles militaires. Il n'a pas respecté cette résolution, laissant le champ libre au boucher de Damas. Si nous étions alors intervenus, Daech aurait-il pris cette ampleur ? Aurait-on connu cette crise migratoire sans précédent ? Ces questions restent ouvertes. La triste réalité est que cela fait cinq ans que le monde libre assiste, en silence, à ces crimes contre l'humanité.
La situation en Syrie est excessivement complexe, c'est vrai, mais l'inaction n'est plus tenable : elle entame jour après jour notre crédibilité. Aucune option n'est simple. Le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies, me direz-vous ? Le veto russe bloque systématiquement toute initiative de la communauté internationale. Continuer à ne rien faire ? Ce serait peut-être le plus facile, mais ce serait aussi un reniement de nos valeurs, et engagerait notre responsabilité morale.
Dernière option : envisager une action militaire ponctuelle, en liaison avec nos alliés, voire seuls.