Monsieur le Premier ministre, en tant que députée de La Réunion, je voudrais faire entendre aujourd'hui la voix des petits travailleurs indépendants : artisans, agriculteurs, maraîchers, pêcheurs, commerçants et autres, qui représentent près de 90 % du tissu économique de La Réunion.
Les outre-mer sont les territoires qui créent le plus d'entreprises, mais qui en perdent le plus chaque année. Depuis plusieurs années, les très petites entreprises sont en forte difficulté et ont du mal à se développer de façon pérenne.
Là où elles devraient pouvoir embaucher une ou deux personnes et créer de l'emploi, dans une région comme la nôtre, particulièrement sinistrée, elles sont confrontées à des prélèvements obligatoires toujours plus importants, sans parler des différentes contraintes qui peuvent handicaper fortement leur activité, comme la vie chère du fait des produits importés, le climat cyclonique, la concurrence… Ces entrepreneurs n'ont plus aucune marge de manoeuvre.
Certes, vous avez diminué une faible part des cotisations sociales, mais ces allégements sont minimes. L'impôt sur leurs sociétés et les autres taxes restent encore trop pénalisants pour ces petits entrepreneurs.
Le constat est dur et très révélateur. Certains sont dans une situation tellement précaire qu'ils se retrouvent sans travail, sans droit à l'assurance chômage. Alors qu'ils ont pris des risques financiers pour l'économie du pays, ils doivent souvent vivre du RSA.
Monsieur le Premier ministre, si l'on ne prend pas aujourd'hui des mesures spécifiques pour soutenir leur activité, ils sont condamnés à brève échéance à vivre des aides sociales, ce qui pèsera sur les finances de l'État. Cette situation concerne beaucoup d'entrepreneurs indépendants français sur tout le territoire.