Un dialogue technique a été instauré entre l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l'ASN et l'ANCLI afin de former les membres des CLI grâce, en particulier, à des séminaires réguliers. Il faut saluer cette initiative que les participants ont trouvée utile.
L'ASN et l'IRSN disposent chacun de leur appui technique et les CLI ont eux aussi besoin d'experts ; mais, en effet, il faut que le vivier d'experts soit diversifié. Cette question me tient à coeur. Je travaille par ailleurs au CNRS où des chercheurs, j'ai pu le constater, pourraient très bien remplir ce rôle d'experts. Malheureusement, quand j'étais à l'ASN – vous avez fait allusion au fait que j'en ai été commissaire –, je n'ai pas été très efficace pour faire avancer ce dossier. Et si des chercheurs du CNRS travaillent pour les CLI, il me paraît vraiment nécessaire d'élargir, j'insiste, le vivier d'experts.
Pour répondre à votre dernière question, madame la rapporteure, l'idée que vous deviez prendre des décisions en vous contentant de faire confiance ne me paraît pas du tout satisfaisante. Je comprends bien qu'on n'étale pas sur la place publique un certain nombre d'informations, mais que des personnes soient soumises au secret pour pouvoir prendre des décisions en connaissance de cause me paraîtrait assez logique et pragmatique.
En ce qui concerne les solutions alternatives au projet Cigéo, la loi a privilégié le stockage géologique avec certes des clauses de revoyure qui permettent la réversibilité de certaines dispositions. Reste, j'insiste, qu'une décision démocratique a été prise en la matière. Nous nous situons par conséquent dans la perspective de savoir comment se déroule le projet Cigéo et de savoir comment en sera assurée la gouvernance dans la durée – vous évoquiez des centaines d'années, madame la députée, il s'agit même plutôt de milliers d'années.