Je vous remercie de le reconnaître, mais cela n'explique absolument pas les faits dont vous parlez. Notre politique constante a été la tolérance zéro. Je ne voudrais pas que la lecture de cette liste donne le sentiment qu'il existe un problème systémique. C'est l'inverse. Nous avons centralisé le contrôle. Quand vous avez envie de tricher, mettre la procédure de contrôle à côté de votre bureau n'est pas la chose à faire ! Dans ce cas, on a plutôt tendance à décentraliser en disant : débrouillez-vous, je ne veux rien savoir. Chez nous, c'est l'inverse. Nous avons considéré que, dès que quelqu'un voulait prendre un consultant, le risque pour la renommée d'Alstom et le risque financier étaient trop importants, et nous voulions donc pouvoir contrôler.
En ce qui concerne ensuite les coûts de la cession, même si je ne vois pas quel est le lien direct avec ce qui nous occupe, je peux dire que nous avons travaillé avec deux banques d'affaires et non une comme l'a dit mon éminent successeur Henri Poupart-Lafarge, soit la banque Rothschild et Bank of America Merrill Lynch. Nous avons eu recours à un certain nombre d'avocats car, de mémoire, la seule table des matières de l'accord entre Alstom et GE fait quarante ou cinquante pages. L'accord était complexe et, de plus, il fallait établir un dossier pour passer devant chaque autorité de la concurrence dans de nombreux pays. Cela a été coûteux. Le chiffre de 300 millions de frais figure dans un rapport de l'AMF sur l'offre publique de rachat d'actions. En fait, il s'élevait entre 250 et 300 millions, mais comme dans ce rapport les chiffres sont en milliards, on a arrondi à 0,3 milliard, ce qui donne 300 millions. De mémoire, c'était plus près de 250 que de 300 millions. Sur cette somme, l'ordre de grandeur des honoraires est de 100 millions, dont 20 % pour les deux banques d'affaires et 80 % pour les avocats. Les 150 et quelques millions qui restent correspondent à des frais de tous ordres, en majorité des impôts et taxes.