Intervention de Guillaume Kasbarian

Réunion du mercredi 4 avril 2018 à 17h15
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur :

Merci de vos réponses. Mes trois questions sont de nature économique.

Il s'agit d'abord de la possibilité du statu quo pour Alstom. M. Montebourg nous a dit qu'il n'y avait pas urgence. Pourtant, ce n'est pas ce qui ressort du rapport du cabinet Roland Berger commandé par son cabinet. Au contraire, selon ce rapport, Alstom pouvait se trouver dans une crise critique de liquidités d'ici 2016, avec une forte volatilité des paiements. Donc le cash-flow se dégraderait, avec des flux de trésorerie négatifs de 500 millions d'euros par an. Cela figure aux pages 2 et 7 du rapport. Je voudrais donc savoir si, de votre point de vue, le statu quo était envisageable sur le plan économique et si Alstom pouvait rester seul.

En second lieu, y avait-il une alternative ? M. Montebourg nous a dit qu'il existait de multiples possibilités permettant d'éviter un rachat, une OPA ou une vente d'actifs, par exemple de nouer une alliance avec une entreprise nationale, notamment Thales et ses activités signalétiques dans le ferroviaire. Sur un plan théorique, les cabinets de conseil qui ont travaillé sur le dossier évoquent nombre d'options. Le rapport du cabinet Roland Berger – que nous avons auditionné – cite par exemple une alliance avec MAN Diesel ou Rolls Royce, des sociétés dans le secteur des réseaux, des offres compétitives dans les pays émergents, le rapprochement avec Areva ou avec Thales ou une consolidation avec Bombardier. Roland Berger nous a dit aussi qu'ils n'avaient pas eu la possibilité d'étudier les solutions de Siemens ou de General Electric, car pour cette commande, la directive – brief – était d'étudier uniquement des options françaises. Le deuxième rapport dont on parle souvent, le rapport du cabinet A.T. Kearney commandé auparavant par l'Agence des participations de l'État (APE) dit qu'il y a trois scénarios en interne : un scenario industriel français avec Areva, un scenario industriel émergent avec Dongfang et le scénario de la reconstitution d'une activité transport autonome. Il n'est dit nulle part dans ce rapport qu'il n'y a qu'une solution qui serait General Electric. D'un point de vue théorique, existait-il d'autres solutions, et d'un point de vue pratique, y a-t-il eu d'autres candidats à la reprise ?

Enfin, rétrospectivement, étant donné l'évolution du marché de l'énergie depuis 2014, que ce serait-il passé selon vous sur le plan économique, financier, social, en termes d'emplois, si le statu quo avait été maintenu ou une autre alliance contractée – mais à ma connaissance il n'y avait pas d'autre candidat. Faisons donc un peu d'économie-fiction.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.