Intervention de Patrick Kron

Réunion du mercredi 4 avril 2018 à 17h15
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Patrick Kron :

Je voudrais mentionner un autre point, que M. Fasquelle avait aussi soulevé, mais je ne voudrais surtout pas prendre le risque de déformer ses propos. Si cette opération s'est faite à une vitesse inhabituelle, c'est qu'il ne pouvait en être autrement. En effet, dès qu'on annonce qu'on discute avec GE, on inscrit sur le front des commerciaux d'Alstom qu'ils ne sont plus en état d'être des acteurs indépendants sur la durée. Et si l'on doute de la capacité d'Alstom à assurer pendant les quelques années qui suivent, on ne prend pas de risque et on va voir le concurrent. Il y avait une tendance, et après la cession elle s'est renforcée. C'est pourquoi je maintiens que la situation aurait été horrible si nous n'avions rien fait.

On m'a interrogé ensuite sur des éléments précis de calendrier. Mon rôle, en tant que président, est d'arrêter les comptes de la société. Ils sont préparés par des équipes comptables et audités par les commissaires aux comptes. Si nous avons émis un profit warning, c'est que nous avions des inquiétudes sur ce que serait le cash-flow de l'année. Il y avait des variations importantes et nous redoutions une situation plus difficile qu'elle ne s'est révélée finalement. Selon vous, cela a rendu la vente plus facile, autrement dit, GE a acheté à un prix trop bas. Vous êtes mieux placé que moi pour commenter des résultats de vote, mais les actionnaires avaient soutenu la première opération à 99,2 % et l'offre publique de rachat d'actions à 99,9 %. Ils ne m'ont donc pas tenu beaucoup rigueur.

Quant à savoir pourquoi je n'ai pas été arrêté le 24 mars, votre question est insultante, monsieur le député. Je n'ai pas été arrêté car je n'avais aucune raison de l'être. J'étais aux États-Unis la semaine dernière. Mais sachez que les accords signés avec le DOJ ne remettent nullement en cause la possibilité de poursuivre n'importe quel cadre de la société. Cela figure explicitement dans notre plea agreement, le plaider-coupable. Alors arrêtez ce procès d'intention. Je n'ai bien entendu personnellement rien fait qui puisse me rendre coupable de ne pas avoir respecté la loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.