Je souhaite soutenir le ministre de l'Intérieur, non par solidarité de fonction mais parce qu'il fait face à un problème majeur, qui n'était pas aussi aigu en 2012. La crise migratoire est passée par là et nous en aurons d'autres, sous d'autres formes…
En 2012, quand nous avons abrogé une partie des dispositions relatives à ce que l'on appelle le « délit de solidarité », c'était précisément pour essayer de répondre à l'expression de cette solidarité, nos concitoyens venant déjà en aide à ces gens en grande difficulté. Je n'ai pas d'amour-propre d'auteur – une disposition peut toujours être améliorée – mais je pense qu'il s'agissait du juste équilibre.
Je comprends les bonnes intentions face à ces situations insupportables. Mais aller au-delà de l'état actuel du droit reviendrait à donner des signes à rebours de ce que sont la réalité migratoire et la pression à nos frontières. À l'époque, la modification avait déjà été considérée comme extrêmement permissive ! Tout le monde – en commission comme dans l'hémicycle – peut se retrouver dans un juste équilibre, afin que la continuité, l'unité et un peu de lucidité prévalent face à notre situation frontalière.