En 2017, avec des arrivées qui se sont réduites de moitié, l'Europe semble avoir franchi le pic migratoire. C'est là, on le sait, le résultat des accords passés avec la Turquie, qui ont permis une très nette réduction des flux vers la Grèce ou les Balkans. C'est là le résultat d'une diminution très forte – de l'ordre de 34 % – des arrivées en Italie depuis la Libye, tendance qui se poursuit sur les premiers mois de 2018. En Méditerranée occidentale seulement – Maroc, Espagne – le nombre de personnes franchissant les frontières augmente : en deux ans, on est en effet passé de 7 000 à 23 000 entrées irrégulières.
Mais alors que la demande d'asile diminue en Europe, elle continue à croître en France. En 2010, on comptait 52 000 demandes d'asile dans notre pays. L'an dernier, nous avons atteint 100 000 demandes, après trois années consécutives d'augmentation : 29 % de plus en 2015, 6 % de plus en 2016, et 17 % de plus en 2017. Résultat : malgré une augmentation continue des places disponibles au sein de notre dispositif national d'accueil, dont le nombre est passé de 44 000 en 2012 à 80 000 aujourd'hui, celui-ci ne peut héberger qu'à peine 60 % des demandeurs.