Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, ministre de l'intérieur, madame la ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'intérieur, madame la présidente de la commission des lois, mes chers collègues, nous voilà réunis en séance publique pour connaître d'un projet de loi qui a suscité des doutes, des interrogations, des tensions.
C'est pourquoi, en tant que rapporteure du texte, j'ai tenu à mener, avec l'ensemble de la représentation nationale, un travail de fond pour favoriser une approche concrète et pragmatique de ces sujets. En effet, en plus du sentiment d'humanité, une connaissance réelle des situations est indispensable à un travail législatif de qualité, pour combattre les préjugés et éviter de tout confondre.
Pour préparer ce débat, j'ai entendu plus d'une centaine de personnes, au cours de trente et une auditions, et effectué six déplacements, notamment à Calais, à Berlin et à la frontière franco-italienne, qui ont permis de recueillir les points de vue des différents acteurs de la politique de l'immigration et de l'asile.
Le débat en commission des lois fut également riche et dense, à l'image du sujet. Il a permis à chacun, quelle que soit sa sensibilité politique, de s'exprimer : près de 900 amendements ont été examinés au cours de six réunions. Près de vingt-huit heures de séance ont été nécessaires à l'expression de tous les points de vue.
Il est de notre responsabilité politique de faire toujours mieux la pédagogie des questions migratoires, complexes et épineuses, qui peuvent susciter des sentiments contradictoires.
L'hospitalité est un idéal que nous devons tous garder à l'esprit, mais nous savons que nous devons sans cesse le confronter aux réalités du monde, aux réalités de notre société. Si nous refusons de confronter notre idéal de générosité à ses conséquences concrètes, alors nous entretenons la confusion, l'incompréhension et nous contribuons à nourrir les peurs, terreau du populisme.
Les presque mille amendements que nous aurons à étudier cette semaine traduisent pour une part ces contradictions. D'un côté, une volonté légitime de générosité, mais qui n'explique pas comment notre pays peut intégrer toutes celles et tous ceux qui pourraient arriver, d'où qu'ils viennent, quelles qu'en soient les raisons.