Elle devra, pour être complète, s'accompagner d'une gestion commune de nos frontières, avec, enfin, le contrôle et l'enregistrement de toutes les entrées et sorties aux frontières extérieures de l'Union européenne, et la mise en place d'un véritable corps de garde-frontières et de garde-côtes européens.
Deuxième objectif : nous avons besoin de construire un partenariat global et équilibré avec les pays d'origine et de transit, et en particulier avec l'Afrique. L'Afrique subsaharienne dispose d'environ 30 % des ressources naturelles mondiales, mais produit moins de 2 % des richesses de la planète. Les pays riches, dont l'Union européenne, conduisent de longue date une politique qui leur a permis d'accéder à des ressources naturelles qu'ils n'ont pas et d'écouler en retour les produits transformés et les surplus agricoles. Cette politique a eu des conséquences négatives sur le développement des économies africaines. Il nous faut donc rééquilibrer nos échanges, agir pour que l'Afrique retrouve la plénitude de l'exploitation de ses ressources naturelles et accède enfin à l'autosuffisance alimentaire.
C'est bien d'un nouveau partenariat entre l'Union européenne et l'Union africaine dont nous avons besoin sur ces questions commerciales, mais aussi sur les sujets migratoires. Les accords de gestion concertée passés par la France avec huit pays africains n'ont pas tenu leurs objectifs. Les contingents de titres de séjour n'ont pas été remplis, et le taux moyen des laissez-passer consulaires obtenus par la France s'élève à 26 %. Nous devons mettre en place un dialogue continu et de haut niveau avec les pays d'origine et de transit, trouver avec eux un équilibre dans la gestion migratoire, favoriser, autant que faire se peut, les retours volontaires et la réinsertion, agir ensemble pour le contrôle de leurs frontières, la lutte contre les trafics et la traite des êtres humains.
Mais si nous voulons lutter résolument contre l'immigration illégale, nous devrons définir clairement des voies légales. C'est pourquoi je propose que nous ouvrions à terme le débat – au moins le débat – sur la migration économique, qui représente en moyenne 25 % des migrations légales dans l'Union européenne, mais seulement 10 % en France.