De cette illusion, et les migrants, et les Français sont les victimes. S'abriter derrière l'émotion, convoquer en permanence le devoir d'humanité – qui invite à de tièdes décisions – , est une faute lourde qui produira la xénophobie que vous voulez éviter.
Votre texte de loi, monsieur le ministre d'État, n'est pas à la mesure de la situation que Guillaume Larrivé a brossée si nettement. Nous ne pouvons nous résoudre à considérer, comme le Président de la République dimanche soir, que l'immigration massive – vous avez même parlé de « submersion » – ne s'arrêtera pas et qu'elle sera durable. Nous ne pouvons accepter ce défaitisme et cette résignation. Nous n'acceptons pas davantage un texte qui a subi beaucoup de reculs en commission et qui en connaîtra sans doute d'autres durant ce débat, sous la pression de votre propre majorité. De ces divisions qui produiront d'inévitables compromissions, il ne peut sortir que peu de choses utiles pour les Français. C'est pourquoi nous voterons la motion de rejet préalable.