Mais ces chiffres – que Mme la présidente de la commission des affaires étrangères a également rappelés dans un discours au diagnostic pertinent, même si ses conclusions l'étaient un peu moins – ne résument pas la réalité de ce qui se passe sur le terrain. À Calais ou à Paris – notamment à La Villette, c'est-à-dire pas très loin de votre circonscription, madame de Sarnez – comme dans bien d'autres villes, des campements sauvages s'installent dans nos paysages, au coeur des cités comme à leur périphérie.
Cette triste réalité a pour noms précarité, grande pauvreté mais aussi violences et communautarisme. Notre pays se trouve dans l'incapacité – sans que l'on sache si cette évolution est la cause ou la conséquence de cette inflation – d'éloigner les étrangers présents sans droit ni titre sur notre territoire.
Pour la seule année 2016, plus de 75 000 personnes se sont, en dépit des mesures d'éloignement prononcées à leur encontre, maintenues illégalement sur le territoire français.
Vous l'avez dit, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, en 2016, d'après les statistiques d'Eurostat, l'Allemagne a éloigné de son territoire trois fois plus de personnes que la France, et le Royaume-Uni deux fois plus.