Je suis très heureux, monsieur le Premier ministre, que vous ayez répondu positivement à mon invitation, pour vous exprimer ici, devant les députés, à l'Assemblée nationale. Vous recevoir ici est, pour nous toutes et nous tous, un immense honneur. Votre visite, aujourd'hui, constitue, à double titre, une première. Depuis le début de cette législature, vous êtes le premier chef d'État ou de gouvernement étranger à vous exprimer dans cet hémicycle. Au-delà, vous êtes, monsieur le Premier ministre, le premier représentant de votre pays, le Canada, à s'adresser à notre assemblée.
Dans une certaine mesure, nous réparons une lacune en saluant, aujourd'hui, à travers vous, le Canada, un pays non seulement allié, mais aussi ami, si proche du coeur et de l'esprit des Français, un pays avec lequel nous entretenons une relation unique. Unique par l'histoire, que celle-ci soit ancienne et remonte à des époques où résonnaient les noms d'« Acadie » et de « Nouvelle-France », ou plus récente, avec l'indéfectible « lien du sang » noué sur les crêtes de Vimy en 1917 ou le sable de Juno Beach en 1944.
Une relation unique, également, en raison de la langue française, ce bien précieux que nous avons en partage, auquel, je le sais, vous accordez une attention toute particulière. Vous faites vivre concrètement le bilinguisme, qui montre le refus de l'uniformité linguistique et consacre la co-officialité du français et de l'anglais.