J'y viens ! Nous n'avons pratiquement rien dit du problème réel : le nombre de personnes que nous accueillons sur notre sol. Or on ne peut plus dissocier les questions d'immigration et d'intégration. L'article 1er tend à allonger de deux à quatre ans la durée du titre de séjour au titre de la protection subsidiaire et à l'étendre aux concubins, alors que cette notion est floue et que nous sommes incapables de prouver l'existence de ce statut en droit.
Vous avez augmenté l'enveloppe de l'AME, l'aide médicale de l'État, de plus de 100 millions d'euros. Dans le texte, vous prévoyez encore d'étendre, pour les mineurs, le bénéfice de la réunification familiale aux frères et aux soeurs, en plus des parents. Vous créez ainsi un appel d'air. Au sens figuré, mes chers collègues, est un appel d'air est un événement qui favorise une situation. Force est de constater que toutes les mesures du projet de loi favorisent l'arrivée sur notre sol, en toute illégalité, de gens qui essaieront de dévoyer la procédure d'asile. Pourtant, comme l'a dit Mme Pau-Langevin, on ne peut plus accueillir toutes ces personnes dans de bonnes conditions.
Dans ce texte comme dans votre stratégie, il n'y a ni humanité ni fermeté. Nous le combattrons donc dès l'article 1er car, pour bien accueillir et intégrer les personnes réellement en danger de mort dans leur pays, il faut diminuer drastiquement l'immigration en France.
Monsieur le ministre d'État, je vous pose une dernière question, à laquelle j'espère que vous répondrez. On a parlé d'une régularisation massive de 10 % des clandestins, soit 40 000 personnes. Allez-vous enfin nous dire ce qu'il en est ?