Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, le mardi 10 avril, le Président de la République a annoncé l'organisation à Paris, d'ici à l'été, d'une conférence humanitaire sur le Yémen. Je salue et soutiens bien entendu cette initiative, dont nous ne pouvons qu'espérer qu'elle constituera un forum permettant de trouver des solutions à ce conflit, surtout pour la population civile.
Aujourd'hui, trois ans et demi après le début, en juillet 2014, de la guerre opposant les rebelles chiites Houthis aux forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition menée par l'Arabie saoudite, le conflit s'enlise. Des millions d'enfants yéménites souffrent et des dizaines d'entre eux meurent chaque jour.
Depuis des semaines, ONG et agences des Nations unies lancent un cri d'alarme, soulignant que, en raison du blocus qui empêche jusqu'aux convois humanitaires de venir en aide à la population, la plus grande famine de ces dernières décennies sévit dans le pays. On estime à 22 millions le nombre de personnes ayant désormais besoin d'une aide humanitaire au Yémen, soit 3 millions de plus qu'en 2017.
Ces chiffres, nous pouvons tous en convenir, sont extrêmement alarmants. Président du groupe d'amitié France-Yémen, je ne peux y être insensible.
Très récemment, monsieur le ministre, vous avez missionné deux émissaires, dont Patrice Paoli, directeur du centre de crise, afin qu'ils obtiennent de la coalition, notamment de l'Arabie saoudite, des engagements en matière de respect du droit international humanitaire, fer de lance de notre nouvelle stratégie humanitaire.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous préciser quels engagements ont été pris par les autorités saoudiennes et de quelle manière le gouvernement français entend s'assurer de leur respect ?