Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mercredi 18 avril 2018 à 21h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

… conduire des parents à envoyer leurs enfants sur les routes où ils ne manqueront pas de subir des violences et des sévices, afin – peut-être, car cela n'est même pas encore certain – qu'ils puissent bénéficier d'une protection.

Dans une intention tout à fait louable, vous avez évoqué, cher collègue, ce grand pays, l'Afrique, et ces très honorables parents qui envoient leurs enfants sur des routes de mort.

Depuis le début de nos débats, nous n'avons jamais autant parlé de l'Afrique : nous ne pourrions que nous en féliciter si cela n'avait été en des termes aussi indignes et insultants.

Je rappellerai quelques faits. L'article 3 concerne des enfants ayant été reconnus comme réfugiés et qui, par conséquent, bénéficient de ce statut. Il s'agit simplement de permettre son renforcement en aidant et en protégeant leurs familles. En effet, c'est un motif de vulnérabilité que de voir sa famille soumise à des violations comme celles dont nous parlons.

Pour répondre par ailleurs très rapidement à notre collègue Alexandra Valetta Ardisson, il ne s'agit effectivement pas d'un débat manichéen entre des « gentils » et des « méchants » ou entre des bons sentiments et d'autres qui le seraient moins.

Nous sommes plusieurs députés, à l'Assemblée nationale, à avoir été confrontés, dans nos circonscriptions, à des situations très difficiles, tant pour les personnes migrantes qui se retrouvent à la rue que pour les citoyens et les citoyennes concernés.

Je suis moi-même députée de la dix-septième circonscription de Paris : dans les XVIIIe et XIXe arrondissements, cela fait quelques années que des dizaines de migrants dorment dans la rue ; certains en sont morts. Certains citoyens et certaines citoyennes, témoins de tels spectacles, se sont, par solidarité, mobilisés afin que de tels drames ne se reproduisent plus.

Nous sommes effectivement tous ici conscients de ces difficultés. Si nous avons des désaccords, ils ne portent certainement pas sur la reconnaissance de telles réalités ni sur la nécessité d'y mettre fin.

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