Cette affaire a un côté singulier par l'ampleur du retrait-rappel. Nous n'en demandons pas un tous les jours par arrêté ministériel. En revanche, des dizaines de retraits-rappels ont lieu chaque année, pour différents types de produits. Le site de la DGCCRF fait ainsi état d'une trentaine de retraits-rappels depuis le début de l'année. Leur ampleur est variable : ils sont souvent limités, heureusement.
Par ailleurs, je n'ai pas de commentaires à faire sur la communication, mais je suis frappée de constater que des entreprises font très volontairement des retraits-rappels dans certains secteurs et que c'est plutôt vécu comme un signe de qualité : cela vise aussi à rassurer le consommateur, en lui montrant que l'entreprise dispose d'un bon système de qualité, qu'elle est fiable et qu'elle n'hésite pas à rappeler ses produits. Il n'y a peut-être pas eu ce genre de démarches dans l'affaire Lactalis, mais on entre là dans des choix stratégiques qui relèvent des entreprises.
L'affaire est donc un peu singulière, en effet.
Pour répondre aux autres questions qui m'ont été posées, les entreprises sont davantage contrôlées lorsque l'on a déjà fait retirer des produits et donné un avertissement. Il reste une trace dans le dossier.
Nous vérifions les documents de gestion de crise lorsque nous faisons le CPMM : on regarde s'il y a bien une procédure de gestion de crise. Au-delà de l'entreprise, il faut aussi s'assurer qu'il y a une transmission entre les différentes chaînes – entre Lactalis et les distributeurs, puis entre eux et les consommateurs. C'est un point que nous vérifions. J'imagine que ces acteurs vont quand même revoir leurs dispositifs.