Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Réunion du mercredi 11 avril 2018 à 11h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

Monsieur Thierry Dallard, comme vous le savez, en tant que député de Paris, avec mes collègues franciliens, quelles que soient les sensibilités politiques des uns et des autres, nous plaçons beaucoup d'ambition et d'espoir dans le Grand Paris Express. Ce projet d'intérêt général doit permettre de décloisonner certains territoires, de désaturer le réseau parisien et de renforcer notre attractivité internationale.

Il ne s'agit pas simplement d'un projet de transports en commun. De par sa dimension et son impact, c'est un projet global d'aménagement du territoire qui doit donner une cohérence et une cohésion au Grand Paris. La mobilité, vous le savez, c'est notre activité économique, c'est la croissance de demain, c'est aussi l'amélioration de la qualité de vie de millions de nos concitoyens.

Aujourd'hui, des incertitudes et des doutes s'expriment de manière tout à fait légitime, sur l'ampleur du projet, sur son coût, sur les difficultés techniques. Nous les comprenons, et nous mesurons la complexité du sujet. Cependant, ce qu'expriment les élus et les Franciliens eux-mêmes à qui l'on a annoncé il y a bientôt dix ans que le Grand Paris Express allait transformer leur quotidien, c'est d'abord un besoin de visibilité. Sans cela, il est évidemment impossible que les collectivités, les investisseurs et les habitants se projettent dans l'avenir.

Le projet a en effet pris beaucoup de retard. Face à ce constat, des arbitrages de la part du Gouvernement étaient nécessaires. Il a ainsi été décidé des reports de calendrier sur certains tronçons et sur certaines lignes. C'est le cas pour la ligne 15 Sud qui sera livrée en 2024 au lieu de 2022, et de la ligne 16, achevée en deux étapes : en 2024 puis en 2030, alors qu'elle devait être initialement terminée en 2023. C'est également le cas d'une portion de la ligne 17 qui verra le jour en 2027 au lieu de 2024, et d'un tronçon de la ligne 18 renvoyé à 2027 au lieu de 2024. En outre, les travaux sur quatre lignes de métro existantes, la ligne 4, la ligne 11, la ligne 12 et la ligne 14 qui doivent être prolongées, ont aussi pris du retard. Je pense en particulier à la ligne 12 au-delà de Front populaire vers la mairie d'Aubervilliers qui est retardée au-delà de 2019, et à la ligne 14 particulièrement stratégique. Son prolongement à la mairie de Saint-Ouen est retardé à 2020, le tronçon vers Saint-Denis-Pleyel est retardé à 2024 au lieu de 2023, et au sud, le tronçon vers Orly est également repoussé à 2024.

Les explications avancées sont chaque fois des aléas techniques que nous pouvons certes entendre. Mais il est devenu impossible de se permettre un nouveau report, pas seulement en raison de l'accueil des Jeux olympiques et paralympiques, mais parce que cela bloque des projets d'investissements, et donc notre croissance, notre développement et notre rayonnement demain.

Le Gouvernement souhaite vous confier la présidence du directoire de la Société du Grand Paris ; je crois que votre profil d'ingénieur peut être utile pour contenir les aléas techniques et pour réaliser, aussi, les 10 % d'économies que le Gouvernement exige.

Quelles sont les pistes concrètes et précises d'économies sur lesquelles vous comptez travailler ?

Vous avez dû noter que les sept départements de la région Île-de-France et la région elle-même ont demandé des audits externes sur le plan technique et financier. Quelles suites comptez-vous y donner ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.