Intervention de Anthony Cellier

Réunion du mercredi 11 avril 2018 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnthony Cellier :

EDF occupe une place à part et essentielle dans le paysage, l'économie et l'imaginaire français, le Premier ministre l'a encore rappelé en novembre dernier en répondant à une question au Gouvernement de ma collègue Célia de Lavergne. Énergéticien historique, EDF est toujours le premier producteur et fournisseur d'électricité en France, avec 26,5 millions de clients. C'est une entreprise à laquelle les Français semblent attachés, mais elle fait aussi régulièrement la une de l'actualité – ce qui vous vaut au passage quelques coups – en matière de sûreté et de sécurité des centrales nucléaires, d'engagement tardif dans le renouvelable et, dernièrement, de soupçons de diminution de votre production électrique en fonction du marché de gros.

Mais on peut également souligner votre volonté de vous inscrire dans la transition énergétique, de lancer des appels à projets en direction des entreprises françaises dans le démantèlement et la déconstruction, ou votre stratégie CAP 2030.

Je voudrais revenir sur la situation financière de l'entreprise. En novembre 2017, EDF a annoncé des objectifs financiers en baisse pour 2018. En février dernier, suite à la présentation des résultats du groupe, vous avez reconnu que 2017 avait été une année particulièrement difficile – moins 2,2 % de chiffre d'affaires, moins 16,3 % d'excédent brut d'exploitation, une production nucléaire en recul, une année sèche pour l'hydroélectricité. Vous anticipez néanmoins un rebond pour 2018 ; sur quelle base vous appuyez-vous ?

L'entreprise va devoir faire face à de nombreux investissements dans le nucléaire. Selon vos estimations, l'allongement de la durée de vie des centrales coûtera 45 milliards d'euros. Dans un rapport de 2016, la Cour des comptes l'estime à environ 100 milliards. Le coût de l'EPR de Hinkley Point atteint 22,3 milliards, celui de Flamanville 10,5 milliards. Le démantèlement et la déconstruction ne sont pas encore chiffrés. Le Plan solaire est estimé à 25 milliards, le plan stockage à 8 milliards. Au regard de ces sommes, il est évident qu'une stratégie claire est nécessaire à long terme : le groupe EDF a-t-il les moyens de ses ambitions ?

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