En tant que députée des Alpes, où sont implantés de nombreux barrages, je souhaite bien entendu vous interroger sur l'ouverture des concessions hydroélectriques à la concurrence qui, vous le savez, me préoccupe depuis plusieurs années. La production hydro, qui constitue le socle du bas tarif de l'énergie, est une énergie pilotable de manière très réactive, essentielle au développement des énergies renouvelables intermittentes. L'hydro est un acteur majeur de la gestion du multi-usage de l'eau, dont on oublie trop souvent qu'elle est un bien commun.
En multipliant les concessionnaires, on engagerait une désoptimisation néfaste à sa gestion qui entraînerait, inévitablement, à terme, une hausse des tarifs aux consommateurs, qui sont les plus bas, aujourd'hui, grâce à l'hydro. L'ouverture à la concurrence n'est pas inéluctable ; l'entreprise n'y a pas intérêt, l'État non plus et le consommateur encore moins. Les autres pays ont fait un autre choix et ont sécurisé cet outil. Pourquoi pas la France ? Le groupe de travail de la commission des affaires économiques consacré à ce sujet, que je préside, rendra prochainement ses conclusions dans lesquelles il souligne ces éléments. Allez-vous, dans le cadre du débat public national de la PPE, avancer des arguments forts pour proposer, afin d'éviter cette erreur préjudiciable à tous, un renouvellement des concessions en lieu et place de leur mise en concurrence ?
Enfin, l'autoconsommation se développe de plus en plus chez les particuliers. Y voyez-vous une tendance de fond et comment intégrez-vous ce phénomène récent dans la politique d'EDF ?