Intervention de Florent André

Réunion du mardi 6 mars 2018 à 9h00
Groupe de travail sur la démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne

Florent André :

Madame la présidente, selon l'étude que vous avez citée, réalisée par l'Open Knowledge Foundation (OKFN), la France se situe au quatorzième rang du classement des États, publiant des données. L'organisation mondiale OKFN regroupe de nombreuses personnes et était l'un des porteurs du projet « OpenBudgets.eu ». Nous avons été sélectionnés pour représenter en France « OpenBudgets.eu » et expérimenter au niveau local la plateforme et l'ensemble des outils mis à disposition.

Nous avons commencé à travailler sur les budgets en 2014. En 2015, nous avons été finalistes du concours Dataconnexions grâce à une expérimentation visant à permettre au public de mieux appréhender ces importantes masses de dépenses au niveau national. Le citoyen indiquait le montant de ses impôts et en voyait la répartition entre grandes masses budgétaires au niveau national. C'était le début des expérimentations.

Nous avons continué, en 2016, à participer à différents événements – datathons, hackathons –, avec la Cour des comptes, auprès de la mairie de Paris et à l'Élysée, dans le cadre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO, ou OGP pour Open Government Partnership). Notre idée a toujours été de trouver de petits outils de représentation visuelle qui permettent d'appréhender le niveau budgétaire considéré en fonction des problématiques des citoyens ou des personnes visées ; nous avons ainsi eu l'occasion d'échanger avec des journalistes, des chercheurs, des professeurs, des étudiants, des lycéens, des citoyens, des agents publics.

De notre point de vue, une grande transparence des données budgétaires et parabudgétaires, sous des formats standards qui répondent aux plus hautes exigences de qualité – les cinq étoiles de Tim Berners-Lee –, est nécessaire. C'est le socle sur lequel pourront s'appuyer la création d'outils et les travaux de chercheurs et de spécialistes de l'éducation, afin de rendre ces données plus accessibles et créer des services à même de répondre à certaines préoccupations des agents publics et des citoyens. Il faut vraiment pouvoir afficher des données, les mettre en scène graphiquement, les rendre compréhensibles, qu'il s'agisse des grandes masses de la loi de finances ou de certains sujets plus particuliers, de points d'entrée spécifiques dans les domaines, de l'éducation, du sport, etc., qui nécessiteront certains types de travaux, certaines visualisations particulières. Il faut aussi des niveaux de granularité différents – certaines populations sont très intéressées par le niveau le plus local, d'autres par le niveau régional. Il faut donc penser cette participation citoyenne et démocratique en fonction des différents profils, des différentes problématiques des uns et des autres, mais nous ne pensons pas que le numérique soit à lui seul la solution. La question doit être abordée plus généralement, il faut un accompagnement au jour le jour et à l'occasion d'événements des différents agents publics, des personnels éducatifs, des citoyens en général. Le numérique permet une action plus forte, mais il n'est pas à lui seul la réponse.

Cela suppose également un répertoire de données en un endroit précis, un stock de données de grande qualité, qui y facilite l'accès – récupérer toutes ces données et faire tout ce travail est très compliqué. Il faut un espace commun numérique – c'est toute la problématique des commons –, géré et mis en oeuvre par les différents acteurs de la société, les pouvoirs publics, la société civile, le monde de la recherche et l'éducation, qui travailleraient cette matière, la rendraient disponible, la feraient évoluer au fil du temps et proposeraient des services adaptés aux différentes problématiques des uns et des autres.

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