La technologie existe, mais un gros travail d'acculturation des agents est encore nécessaire. L'agent public, le parlementaire, le maire sont les premiers citoyens à devoir prendre en main les outils numériques pour participer à la publication des données, répondre aux questions que peuvent se poser les citoyens ; c'est à eux que revient le rôle du facilitateur qui amplifie l'implication citoyenne autour du budget – c'est à dessein que j'emploie le terme d'implication plutôt que celui de participation, car il me semble englober des approches plus larges, comme le questionnement ou l'audit.
Du coup, il est évidemment nécessaire de disposer de tous les documents parabudgétaires, notamment pour ce qui touche aux aspects réglementaires, légaux ou juridiques. Ce sont des données de nature différente et qui se traitent donc différemment, mais, dans la mouvance du legal design, beaucoup a déjà été fait pour permettre l'usage de ces textes. Lorsque l'on prend, par exemple, les rapports produits par les parlementaires ou la Cour des comptes, ils comportent un certain nombre de chiffres qu'il est techniquement possible de « mettre en action », en introduisant dans une base ces données, sous une forme standard, interopérable, etc., où grâce à des algorithmes, il devient possible de fournir directement au citoyen une réponse à ses questions. Et cette réponse ne sera pas celle d'un membre de la Cour des comptes ; elle sera le résultat de tout un ensemble d'intermédiations. L'enjeu est donc de parvenir, tout au long du cycle budgétaire, à mettre en action les données de différente nature et d'équiper les agents publics d'outils adaptés aux problématiques qu'ils ont à traiter.