Nous abordons, avec l'article 11, le coeur du problème auquel se heurte notre politique d'immigration et d'asile. Nous touchons ici à la raison pour laquelle cette loi ne servira à rien. En effet, quels que soient les motifs pour lesquels notre pays souverain refuse d'accueillir ou de protéger certains immigrés, il ne se donne pas les moyens de faire appliquer sa loi. Ceux qui sont déboutés du droit d'asile ou de séjour restent en France. En 2016, alors que 92 076 mesures d'éloignement ont été prononcées, seules 16 489 d'entre elles ont été exécutées, soit à peine 18 % ; 96 % des déboutés du droit d'asile sont, eux, restés en France. Votre gouvernement, monsieur le ministre d'État, ne compte d'ailleurs pas inverser cette tendance puisque vous avez diminué les crédits d'éloignement de 7 % au titre du budget de 2018.